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En 2023 : L'effet de l'air
Le 20e Jardin Éphémère se nomme « L’effet de l’air ». Un titre dont la musicalité évoque le caractère éphémère de l’acte vert posé sur la place. Comme un souffle végétal qui viendrait se déposer sur le pavé, pour révéler cette place Stanislas inscrite par L’UNESCO depuis tout juste quarante ans au patrimoine mondial de l’humanité. C’était en 1983.
En 2023 : L'effet de l'air
Le 20e Jardin Éphémère se nomme « L’effet de l’air ». Un titre dont la musicalité évoque le caractère éphémère de l’acte vert posé sur la place. Comme un souffle végétal qui viendrait se déposer sur le pavé, pour révéler cette place Stanislas inscrite par L’UNESCO depuis tout juste quarante ans au patrimoine mondial de l’humanité. C’était en 1983.
Car là est bien le geste voulu, des scènes végétales qui engagent un dialogue entre nature et architecture. L’air, le vent, le coup de vent surtout, balaye l’environnement. La feuille d’arbre est emportée, le roseau plie sous la pression, la graine est déplacée. Tout ce mouvement, ne parle-t-on pas de souffle de vie, vient modifier l’existant. Et c’est un bouleversement écologique parfois quand Zéphyr se déchaîne. Car comme les trois autres éléments, la terre, l’eau, le feu, l’air peut être terrible. Survient ensuite, la stabilisation, l’homéostasie, le retour à la normale. En ces périodes de réchauffement planétaire, la nature a la vie dure. Elle se prend des extinctions en rafales, des déferlantes d’érosions. Alors l’homme, qui a grandement généré ces perturbations, doit agir efficacement pour que l’effet de l’air soit moins violent. Pour que la vie l’emporte sur la violence.
L'effet de l'air | Place Stanislas | Du 29 septembre au 5 novembre 2023
Horaires du jardin :
Tous les jours de 8h à 22h
Ouverture des balcons de l’Hôtel de Ville pour admirer le jardin en hauteur :
Les dimanches 1, 8, 15, 22 et 29 octobre de 14h à 18h
Visites guidées à 15h et conférences à 16h15 :
Mardi 3 octobre, vendredi 6 octobre, dimanche 15 octobre, mercredi 18 octobre, dimanche 22 octobre, dimanche 29 octobre
Les scènes végétales
Étienne de Silhouette (1709-1767) aurait eu la passion de dessiner des profils en jouant sur le noir et blanc. Les "profils à la Silhouette" désignent une manière d’inscrire sur le dessin ce qui est la caractéristique principale d’une personne. Le dessin est aussi la première phase de création d’un jardin.
En 2023, 40e anniversaire du classement de l’espace nancéien XVIIIe au patrimoine mondial de l’UNESCO oblige, le logo de l’institution internationale nous inspire. Il faut dire que sa symbolique est idéale. Un carré, pour la créativité humaine, s’inscrit dans un cercle, la représentation du monde. Comment concilier les deux, faire que l’humain vive et respecte le « tout » dans lequel il vit ? Vaste débat.
Etienne de Silhouette (1709-1767) was passionate about drawing profiles, playing with black and white. "Silhouette profiles" designated a way of inscribing on the drawing only the main characteristics of a person. Drawings are also th first phase of creating a garden. In 2023, the 40th anniversary of the classification of this 18th-century area of Nancy as a UNESCO World Heritage Site, the logo of this international institution inspires us. You must admit, the symbolism is ideal. A square, symbolizing human creativity, is surrounded by a circle, representing the world. How to reconcile the two ? How to allow humanity to live while respecting the ‘everything’ in which they live ?
Une allée monumentale, un chemin vers la découverte végétale. À l’image de ce qui se faisait dans les propriétés princières du siècle des Lumières. Le visiteur était conduit, guidé par des arbres alignés vers l’imposant bâtiment de pierre, en général un château ou un manoir. Dans l’Éphémère, l’accueil se fait avec la fleur, massifs aux couleurs de la Lorraine. Le jaune rencontre le rouge du blason de la région. Car ce patrimoine minéral que l’on célèbre en 2023 ne serait rien sans le végétal et le vivant en général. La pierre dialogue souvent avec le lierre, le verre avec le vert, la terre avec l’air. Et l’un n’est rien sans l’autre.
A monumental avenue, a path toward the discovery of vegetation. Just as it was done on the princely properties of the Age of Enlightenment. The visitor is led, guided by perfectly aligned trees, towards an imposing stone building, usually a castle or a manor. In the Ephemeral Garden, visitors are welcomed with flowers, beds of them blooming with the colors of Lorraine. The yellow meets the red found on the region’s coat of arms. Because this mineral heritage which we celebrate in 2023 would be nothing without vegetation, and the living in general. Stone often dialogues with ivy, glass with green, earth with air. And each one is nothing without the other.
La place Stanislas à Nancy et le Taj Mahal, dans l’État de l’Uttar Pradesh, en Inde. Oui et alors, quel rapport ? Les deux figurent sur la liste des plus grands sites mondiaux de l’UNESCO. Ils s’invitent au même banquet des merveilles. Dans le jardin, les tables participent aux échanges. Selon que le visiteur choisit de s’asseoir d’un côté ou de l’autre, il contemple la légèreté d’une herbacée ou l’élégance de la pierre finement sculptée. Et, à chaque fois, c’est de beauté qu’il s’imprègne, les yeux grands ouverts sur le sensible. À table donc !
Place Stanislas in Nancy, and the Taj Majal, in the state of Uttar Pradesh, in India. Yeah, so ? What’s one got to do with the other ? Both are found on the list of the largest UNESCO World Heritage Sites. They offer the same banquet of wonders. In the garden, the tables are part of the conversation. Depending on whether the visitor chooses to take a seat on one side or the other, he contemplates the levity of an herbaceous plant or the elegance of finely sculpted stone. And whatever the choice, the visitor soaks up the beauty, eyes wide open to the delicate wonder. Come to the table !
Se mettre pratiquement au niveau du monarque, s’approcher de Stanislas l’imposant en s’élevant au centre de la place, c’est proposer une nouvelle vision du jardin, changer d’angle. Les photographes le savent bien. Il est nécessaire de déplacer le regard pour mieux voir. Et alors, l’œil capte de nouveaux détails, des perspectives inédites, sources de plaisirs visuels. L’escalier, symbole d’élévation, permet de s’affranchir de la pesanteur, de la lourdeur, pour décrocher la clé de la rêverie. Elle est à portée de chacun.
To be practically be level with the monarch, to approach the imposing Stanislas standing in the center of the square, is to see a new vision of the garden, to change the angle. Photographers know this well. We must change our gaze to see better. And so, the eye captures new details, unseen perspectives, and sources of visual pleasure. The stairway, symbolizing elevation, permits us to free ourselves of gravity, of the weight of the world, to unlock the key to daydreaming. It’s within everyone’s grasp.
Le jardin à la française est un repère dans l’histoire des jardins. Dessiner, organiser l’espace géographiquement, a souvent séduit les créateurs. En particulier au XVIIIe siècle.
Et ce n’est pas étonnant, le siècle des Lumières a vu un bon nombre de principes philosophiques remuer la société d’alors. La symétrie, le calme de la géométrie, permettait de retrouver ses marques.
Nous vivons une époque similaire, un tohu-bohu, un tintamarre, nous subissons un vent qui souffle trop fort parfois. Le jardin peut aider à se reposer, à ressentir l’essentiel et l’harmonie.
The French Garden is a landmark in the history of gardens. Drawing, the geographical organization of space, has often seduced creators, particularly in the 18th century.
It’s not surprising, as the Age of Enlightenment saw many philosophical principles shaking up the society of the time. Symmetry, the peaceful geometry, allowed the visitors to find their bearings. We’re living in similar times, a hurly-burly, a hullabaloo.
We are subjected to a wind that sometimes blows too strongly. The garden can help us find rest, feel what’s essential, and find harmony.
Le chevalier portait au cimier de son casque, pour toute marque distinctive, une petite couronne d’or dont les fleurons étaient découpés en feuilles de vigne (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839).
Dans fleuron, il y a fleur et le terme évoque immédiatement en architecture le motif végétal qui surplombe certaines parties des bâtiments. Encore un exemple qui illustre la force du végétal lorsqu’il inspire l’architecte, l’homme qui échafaude et qui construit. La fleur embellit le monde, encore et toujours.
The knight wore on the crest of his helmet, for any distinctive mark, a small gold crown whose flowerets were cut into vine leaves. (Alexandre Dumas, Otto the Archer, 1839).
In the word floweret we find the word flower, a term which in architecture immediately evokes the vegetal motif that overlooks certain parts of the buildings. Another example that illustrates the strength of the plant life, is when it inspires the architect, the man who constructs and builds. The flower magnifies the world, again and again.
Pour créer, il faut partager. Et pas seulement les idées. Les concepteurs de l’Éphémère aiment aussi que d’autres apportent leurs mains. Elles dessinent alors des envies nouvelles et façonnent le matériau naturel. Quand de jeunes architectes d’une école sont invités pour « l’Effet de l’air », ils proposent leur propre vision de l’aérien, du transparent. Mais pas seulement. Cette porte, cette entrée vers l’espace végétal, les étudiants l’ont assemblée, construite avec leurs bras dans les serres de la ville, installée sur la place avec les jardiniers. Et cette invitation à entrer dans un univers inédit prend alors une autre dimension, coopérative, collective, humaine.
To create, we must share. And not only ideas. The designers of the Ephemeral Garden also love it when others bring their hands to the project. It allows them to draw new desires and shape the natural materials. When young student architects were invited to the ‘Impact of Air”, they offered their own vision of the aerial, of the transparent. But not only. This door, this entry to the vegetal space, the students assembled, constructed with their own arms in the greenhouses of the city, installed on the square with the gardeners. And this invitation to enter into a never-before-seen space takes on a different dimension: cooperative, collective, human.
Célébrer notre patrimoine commun a toujours été une des vocations de l’Éphémère. Et qui peut mieux évoquer cette notion de bien collectif que le Français Jacques-Henri Lartigue (1894 -1986). Il est l’une des figures majeures d’un art considéré comme mineur à sa naissance. Avec la photographie, Jacques-Henri Lartigue a fait beaucoup plus qu’aiguiser son regard, il a exprimé sa liberté de voir, de regarder le monde et souvent sa propre vie, celles de ses proches, de ses amis. Dans l’œuvre colossale de ce défricheur visionnaire, quelques-unes de ses images s’envolent aussitôt avec le titre de ce 20e jardin, « l’Effet de l’air ».
Si le photographe prenait un plaisir enfantin à figer le mouvement, il appréciait aussi sa fluidité, sa vitalité matérialisée. Lartigue a vraiment toute sa place au jardin.
Celebrating our common heritage has always been one of the vocations of the Ephemeral Garden. And who better to call to mind this notion of the collective good than the Frenchman Jacques-Henri Lartigue (1894-1986). He is one of the major figures of an art considered minor at the time of its birth. Through photography, Jacques-Henri Lartigue did much more than sharpen his regard, he expressed his liberty to see, to look at the world and often his own life, those of his loved ones, his friends. In the colossal work of this visionary pioneer, a few of his images fly away immediately with the title of this 20th garden, “The Impact of Air”. If the photographer took a childish pleasure in freezing movement, he also appreciated its fluidity, its vitality materialized.
À la fois architecte et dessinateur, Luc Schuiten est un célèbre créateur belge à l’utopie pionnière. Né en 1944, l’homme a très vite intégré « l’urbanisme, l’écologie et la science »dans son travail. Pour éclairer cette sélection de douze tableaux présentés à Nancy et imaginer un patrimoine de demain, le mieux est d’écouter Luc :
Aujourd’hui, construire c’est d’abord détruire : arbres abattus, terre cuite, pierres taillées, minerais fondus. La cité archiborescente, elle, est vivante. Elle se régénère à partir de ses propres déchets. Elle est conçue comme un massif corallien, où tous les systèmes se nourrissent mutuellement. Elle est plus réaliste que les nouvelles villes comme Dubaï qui est construite sur le pillage des ressources de la planète.
Both architect and designer, Luc Schuiten is a famous Belgian designer with a pioneering utopia. Born in 1944, the man quickly included ‘urbanism, ecology, and science” into his work. To better understand this selection of twelve images presented to Nancy and imagine a heritage of tomorrow, it’s best to listen to Luc :
Today, to construct is first to destroy: felled trees, terracotta, cut stones, molten minerals. The archiborescent city, it is living. It regenerates from its own waste. It is constructed like a coral bed, where all the systems feed each other mutually. It’s more realistic than new cities like Dubai, which is constructed through the pillaging of the resources of the planet.
La ville de Kanazawa (qui vient de kana « or » et zawa « la source ») est jumelée avec Nancy depuis 50 ans. Clin d’oeil à cette relation privilégiée, l'Éphémère présente une technique d’haubanage utilisée pour protéger les branches d’arbres en hiver dans le célèbre jardin Kenroku-en de nos amis nippons. L’ingénieux dispositif yuki-zuri oppose une résistance aux coups de vents et surtout au poids de la neige, abondante dans ces régions septentrionales de l’Archipel. Quand l’arbre est renforcé par ce paravent, ce paraneige, il apprécie l’Éphémère.
The city of Kanazawa (which comes from kana meaning ‘gold’ and zawa ‘the source’) has been a Sister City with Kanazawa for 50 years. A nod to this privileged relationship, the Ephemeral Garden presents a shrouding technique used to protect the tree branches in winter in the famous Kenrokuen Garden of our Japanese friends. The ingenious yuki-zuri device opposes a resistance to gusts of wind and above all the weight of the snow, abundant in these northern regions of the Archipelago. When the tree is reinforced by this wind screen, this snow screen, it appreciates the Ephemeral.
Le 22 janvier 1963, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer signaient le Traité de l’Élysée et bâtissaient les fondements d’une solide amitié franco-allemande. Soixante ans après ce moment clé de la réconciliation, l’Éphémère se dessine sur la place Stanislas en rappelant le tracé de sa ville jumelle allemande. Karlsruhe doit son appellation de « ville éventail » car son château, résidence officielle des margraves puis des grands-ducs de Bade, est situé au centre à partir duquel les rues se distribuent comme des rayons. D’où l’idée de ces diagonales fleuries.
On January 22, 1963, Charles de Gaulle and Konrad Adenauer signed the Elysée Treaty and built the foundations of a solid French-German friendship. Sixty years after this key moment in the reconciliation, The Ephemeral Garden takes shape on Stanislas Square, recalling the layout of its Sister City. Karlsruhe owes its nickname of the "fan city" to the fact that its castle, the official residence of the Margraves and then the Grand Dukes of Baden, is located in the center from which the streets spread out like rays. Hence the idea of these flowery diagonals.
Colin Ponthot est un artiste designer bruxellois qui explore l’univers et les limites du son dans l’espace. Ce professeur à l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy ne manque pas d’air pour l’Éphémère et propose à l’œil et à l’oreille ses étonnants hauts-parleurs organiques. Ils ont digéré des sons en résonance avec la scénographie végétale. Depuis de nombreuses années, le jardin invite ces inventeurs acoustiques à nous rejoindre dans une utopie partagée. À chaque fois, cela apporte beaucoup aux sens.
Colin Ponthot is an artist-designer from Brussels who explores the universe and the limits of sound in space. This professor at the National School of Art and Design in Nancy has no shortage of inspiration for the Ephemeral and offers his astonishing organic speakers to the eye and to the ear. They digested sounds that resonated with the plant scenography. For several years the garden has invited acoustic inventors to join us in a shared utopia. Each time it brings a lot to the senses.
- 2 900 m² de surface totale du jardin | total garden surface
- 190 m linéaires de périmètre du jardin | garden perimeter
- 12 scènes végétales | vegetal scenes
- 350 assises | seats
- 160 m linéaires de barrières | fencing
- 740 m² de gazon | turf
- 40 m² de platelage | decking
- 25 stères de bois | steres of wood
- 450 m linéaires de cordons lumineux | string lights
- 150 spots | spotlights
- 23 bassins | water features
- 32 tables | tables
- 48 jardinières | planters
- 400 m linéaires de bordures | borders
- 150 m linéaires de plessage | plessing
- 10 700 végétaux dont 70 arbres | plants including 70 trees
- 28 partenaires | partners