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En 2022 : Le feu effleure
"Le Feu effleure !". Partout. Feux de forêts, surchauffe et températures records, le monde est sur le grill. Allons-nous finir calcinés, carbonisés sur notre barbecue planétaire, à force de souffler sur les braises de notre inconséquence ? Pouvons-nous, au contraire, retrouver dans le brasier chaleur humaine et solidarité ?
En 2022 : Le feu effleure
"Le Feu effleure !". Partout. Feux de forêts, surchauffe et températures records, le monde est sur le grill. Allons-nous finir calcinés, carbonisés sur notre barbecue planétaire, à force de souffler sur les braises de notre inconséquence ? Pouvons-nous, au contraire, retrouver dans le brasier chaleur humaine et solidarité ?
Le Jardin éphémère propose l'alternative sur la place Stanislas. Le feu est certes destructeur mais, derrière l'épais écran de fumée, émerge le renouveau, la vie du verdissement. Les arbres de Californie, d'Inde ou d'Europe brûlent régulièrement et c'est un désastre. Dans le même temps, les mégafeux de 2019 ont généré un élan collectif des pompiers australiens avec les populations des localités brûlées. Ensemble, ils ont allumé la solidarité, « a fire inside », un feu intérieur.
Les jardiniers de la ville de Nancy soufflent aussi sur une flamme créatrice, tellement inventive quand le rouge incendiaire se pose sur le pétale, qu'il l'illumine. La fascination est la même lorsque les invités de l'Éphémère combattent le feu ou en font un allié, qu'ils soient pompiers, céramistes, artistes ou musiciens.
Les scènes végétales
Une lumière dans la ville. Une présence permanente, rougeoyante. Les pompiers ont toujours eu cette image de sages insomniaques face à l’imprévu du feu. Toujours prêts les sapeurs, en alerte, quand les citadins dorment, insouciants au feu qui couve. Certaines casernes, à Paris notamment, gardent encore une lanterne aux vitres rouges en façade, avec l’inscription « sapeurs-pompiers » en lettres transparentes. Il y a quelques décennies, elles permettaient de signaler la veille des hommes du feu dès la nuit tombée. Elles rassuraient.
A light in the city. A permanent, glowing presence. Firefighters have long been perceived as wise insomniacs when faced with fire’s often abrupt changes. They’re always ready, our firefighters, always on alert as citizens and townspeople sleep, blissfully unaware of the fire smoldering around them. Certain barracks, particularly in Paris, have kept the traditional red lantern on their facade, with ‘Firefighters’ inscribed in transparent letters. A few decades ago, these lanterns were lit at nightfall as a reassuring reminder to citizens that the firemen were keeping vigil.
Vortex-X, collectif d'artistes de Mulhouse, tisse des œuvres monumentales et éphémères avec des rebuts ultimes de l'industrie, de longues bandelettes blanches, fournies par la société Glatfelter. Ce sont elles qui relient dans les airs nancéiens la queue du phénix, symbole du jardin, aux toits de l'hôtel de ville. La matière de prédilection des artistes du fil est le non-tissé, ce tissu des couches et des lingettes humides qui nettoient les fessiers des bébés et les cuvettes des toilettes. Un côté pratique mais une plaie pour la nature car sitôt utilisées, elles sont jetées. Souvent dans les WC qu'elles ont préalablement récurés. On les retrouve vite dans les égouts et les rivières. En juillet 2022, à Londres, une île constituée de magma plastique s'est formée dans les eaux de la Tamise. Inutile de décrire les effets sur les écosystèmes.
Vortex-X, an artists' collective in Mulhouse, weave monumental, ephemeral works with the ultimate industrial scraps, these long white ribbons you see. The tail of the phoenix, the symbol of our garden, is tied with these ribbons to the roofs of the City Hall. The chosen fabric of these string artists is not woven. It's the fabric of diapers and wipes that clean babies' bottoms and toilet bowls. Practical perhaps, but an ugly wound upon nature... beacause as soon as they're used, they're tossed out. Often into the toilets they have just cleaned. We find them all throughout sewage systems and in rivers. In July 2022 in London, an island made of plastic magma formed in the waters of the Thames. The impact this has on our ecosystem hardly needs pointing out.
Jean-Paul Deléage est historien des sciences de l’environnement. Il est l’auteur de la célèbre formule « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », prononcée le 2 septembre 2002 par Jacques Chirac à Johannesburg, devant l’assemblée plénière du quatrième sommet de la Terre. Il y a vingt ans, l'Australie était déjà sous la furie des feux de forêt et le réchauffement climatique en était la cause selon les militants écologistes. Une avant-première des mégafeux de 2019. Dans le jardin, le métal en surchauffe fond en surface. Comment refroidir le chaud sinon par l’eau. Une belle métaphore qui ne doit pas faire oublier l’économie du liquide vital. L’équation est alors impossible à résoudre. La seule alternative, préserver notre maison commune, la seule à nous héberger.
Jean Paul Deléage is a scientific and environmental historian. He is the author of the famous quote spoken by Jacques Chirac in Johannesburg, in front of the plenary assembly of the fourth World Summit on Sustainable Development on September 2, 2002 : “Our house is on fire and we’re looking elsewhere”. Twenty years ago, Australia was already under attack from raging forest fi res, and global warming was the cause, according to environmental activists. A preview of the megafi res of 2019. Here in the garden, the surface of the overheated metal melts. What better way to cool the heat than with water? A beautiful metaphor, but we mustn’t forget the importance of preserving that essential liquid either. The problem is impossible to solve. The only alternative is to preserve our common home; it’s the only one we have.
Le dieu romain du feu, des volcans, Vulcain est aussi le patron des forgerons. Il est le maître du feu tellurique dans ce qu'il a de dangereux et de terrifiant mais dont la chaleur intense permet à l’homme de fondre le métal et de modeler l’outil pour assurer la survie. Paradoxe de ces flammes et de cette puissance qui émane du cratère, de la coupe brûlante, du volcan bouche de feu de la Terre. Après le désastre, l’homme a bien du mal à se relever, s’il se relève, animal nu impuissant devant la furie des éléments. Le végétal fait mieux. Assez rapidement, les pentes et même les cœurs volcaniques en fusion deviennent terres fertiles. Les jardins y naissent, y prospèrent. C’est alors la vie qui entre en éruption.
The Roman god of fire and volcanoes, Vulcan is also the patron of blacksmiths. He is the master of terrestrial fire, which is dangerous and terrifying, but whose intense heat permits humankind to melt metal and form tools in order to ensure their own survival. What a paradox to the fl ames and to the power emanating from the crater, the blazing cup, the volcano a mouth of fire on Earth. After any disaster, humans have diffi culty picking themselves up, if they’re able to at all. Naked, impotent animals, faced with the rage of the elements. Vegetation has an easier time of it. Fairly quickly, the slopes and even the molten volcanic core become fertile land. Gardens are born and prosper there. That’s when life arrives in an eruption.
Un sombre hiver 1766. Stanislas Leszczynski, dernier Duc de Lorraine et de Bar, périt dans les flammes, son manteau trop approché de l’âtre qui lui réchauffait le dos. Cette fois, le monarque a pris les devants. Sa statue est protégée d’une ceinture. Une ceinture de feu que les plantes dessinent autour du socle princier. Un contrefeu est parfois délibérément allumé devant un front menaçant, généralement un feu de forêt. La technique est bien connue des pompiers. Quand une partie des matériaux combustibles est consommée, devant son assiette, l’incendie le plus affamé s’étouffe, non par manque d’appétit mais faute de nourriture à dévorer. Stanislas jubile, il a une revanche brûlante sur le destin funeste.
A dark winter in 1766. Stanislas Leszczynski, the last Duke of Lorraine and of Bar, perishes in the fl ames, his coat too close to the hearth that warmed his back. This time, the monarch is prepared. His statue is protected by a belt. A belt of fi re that the plants draw around his princely pedestal. A counter-fi re is sometimes set deliberately before a threatening front, which is generally a forest fi re. The technique is well known to fi refi ghters. When part of the combustible material is consumed, the hungriest fi re suffocates before his plate, not because he is not still hungry, but because there is no more food to devour. Stanislas gloats: he finally has fiery revenge on his doomed fate.
Revisiter l’uniforme des pompiers avec quelques branches colorées parsemées sur la place. L’exercice est minimaliste. Sentinelles de bois, les silhouettes filiformes semblent en mouvement, en action, en opération comme disent les hommes du feu. Le bois n’est jamais mort et quand il a échappé aux flammes dévorantes, il est reconnaissant à ceux qui l’ont sauvé des cendres.
Reconsider the uniforms of firefighters with a few colored branches scattered around the square. It’s a minimal exercise. Sentinels of wood, the filiform silhouettes seem to be moving, in action, on patrol as the men of fi re say. Wood never dies and when it has escaped from the all-consuming flames, it is grateful to those who have saved it from the ashes.
Chez les soldats du feu, le tunnel d’entraînement, le tunnel de feu, est un laboratoire d’essais pour la tactique et les techniques à adopter dans des situations extrêmes. Il permet de simuler l’intensité, de prévoir l’impensable. Dans un déluge de flammes, il n’est pas question d’improviser. Chaque geste compte pour assurer la survie du sauveteur. Pour un jardinier, le tunnel de feu est tout autre. Il est havre protecteur sous sa canopée de bois rougeoyante ou ses tiges dressées, entremêlées, plessées. L’homme s’y sent protégé des éléments, pour un temps. Dans l’Éphémère, l’esthétique l’emporte toujours sur la technique.
For these soldiers of fire, the practice tunnel, the tunnel of fire, is a laboratory where they can try out tactics and techniques to adopt in extenuating circumstances. Firefighters are able to use it to simulate the intensity of the fire and to prepare for the unthinkable. In a deluge of flames, improvisation is not an option. Each and every gesture counts to ensure the life of the rescuer. For you, our gardener, the tunnel of fire is something else entirely. Our gardener feels protected for a time beneath its glowing canopy of twisted, pleated stems and branches. Here it is a safe haven. In the Ephemeral Garden, the aesthetic always wins out over the technical.
La Chaussée des Géants est une formation volcanique située sur la côte d'Irlande du Nord. Quarante mille colonnes basaltiques, hexagones titanesques qui s’avancent dans la mer. De la lave refroidie, figée dans un ordre géométrique. Le céramiste Thiébaut Chagué en a fait une de ses sources d’inspiration. Son œuvre de terre, il l’a modelée avec son équipe, sculptée patiemment au début de l’été dans les serres de la Ville, comme un hommage au végétal qui l’entourait. La terre a d’abord séché doucement avant de cuire intensément sur la place. Du feu, le terreux est devenu merveilleux. La création organique s’est installée dans l’œil du phénix, elle l’irrigue de sa beauté pour qu’il renaisse plus fort.
The Giants’ Causeway is a volcanic formation situated on the coast of Northern Ireland. Forty thousand basalt columns, colossal hexagons advancing towards the sea. Made of cooled lava, solidifi ed in geometric order. The potter Thibaut Chagué made the Giants’ Causeway a source of inspiration. His work, made of earth, was fashioned with his team, sculpted patiently at the beginning of the summer in the city’s greenhouses, as an homage to the vegetation that surrounded him. The earth was first slowly dried before being fired intensely on the square. From the fire, the bland earth became something stunning to behold. This organic creation is settled into the eye of the phoenix, it irrigates with its beauty, so that the phoenix may be reborn even stronger.
Le soleil aussi entre régulièrement en éruption. Les « flammes » que le disque stellaire allume sont titanesques. Le 23 juillet 2012, la terre échappe à une gigantesque tempête solaire. Une perturbation jamais vue depuis 1859 qui aurait pu « renvoyer la civilisation contemporaine au XVIIIe siècle » car son impact aurait provoqué des dégâts d'une ampleur inédite. Se tenir sur le fi l de l’incertitude semble être le sort réservé à notre planète, petite exception calme dans une immensité bien mouvementée. Dans la sphère du jardin, la chaleur dorée est aussi un bienfait. Les photophores renvoient la lumière intérieure et la couverture de survie d’aluminium jaune soleil se métamorphose en un réflecteur de vie dirigé vers le spectateur. Celui-ci peut alors faire le plein d’énergie.
The sun is also in constant eruption. The ‘flames’ lit by this stellar disc are gargantuan. On July 23, 2012, the earth managed to escape a gigantic solar storm. It was a disturbance the likes of which had not been seen since 1859, that could have “sent civilization back to the 18th century” because its impact would have provoked damage never seen before. Balancing on the wire of uncertainty is the fate of our planet, a tiny exception of calm in a vastness of wild movement. In the sphere of the garden, the golden warmth is a blessing. Photophores send the warm light inside, and the sunny yellow aluminum survival blanket becomes a refl ection of life directed at the spectator. A strategy for recharging our batteries.
Le 3 juin 1991, Maurice et Katia Krafft meurent emportés par une coulée pyroclastique sur les flancs du mont Unzen au Japon, qui tue également Harry Glicken, spécialiste américain des nuées ardentes, ainsi que quarante-et-une autre personnes. Pour ces deux Alsaciens passionnés, c’est une vie qui s’arrête à moins de cinquante ans, une vie d’une intensité folle. Ce couple de scientifi ques n’a cessé de parcourir la planète pour étudier les volcans. Maurice souvent derrière la caméra et Katia avec son appareil photo. Une quantité de clichés impressionnante. Les douze images présentées ici explorent les liens parfois paradoxaux entre ce magma en fusion à la puissance destructrice et ces terres volcaniques si riches en minéraux, source de fertilité et de vie végétale. Une énergie créatrice.
On June 3, 1991, Maurice and Katia Krafft were killed, washed away by a pyroclastic flow on the sides of Mount Unzen in Japan, which also killed Harry Glicken, an American specialist in pyroclastic surges, as well as 41 others. For these two passionate Alsatians, life stopped at less than 50 years, a life of crazy intensity. This scientific couple never stopped circling the planet to study volcanoes. Maurice was often behind the video camera, and Katia, with her own still camera. An impressive quantity of snapshots. The twelve images presented here explore the sometimesparadoxical links between this powerful, destructive core of magma and the volcanic earth, so rich in minerals and such a source of fertility and vegetative life. An energy of creation.
L’exposition photographique «A fire inside /Un feu intérieur», du photojournaliste Matthew Abbott, vient mettre en lumière ce que l’homme perd s’il ne protège pas les arbres. En 2020, l’été noir australien a vu de terribles mégafeux ravager son territoire, ses forêts et les habitats. La photographie montre aussi la nature, la force interne, ce « feu intérieur » qui a animé sauveteurs, pompiers dans ces moments tragiques. Une énergie que l’homme pourrait aussi mettre en œuvre pour préserver son environnement.
The phot exposition « A fire inside” by photojournalist Matthew Abbot, puts forward what man will lose if he doesn’t protect the trees. In 2020, the black Australian summer saw terrible megafi res ravage its land, its forests, and its homes. The photography also shows nature, its internal force, this ‘fire inside’ that moved rescuers and firemen in these tragic moments. An energy that man could also consider using to preserve his environment.
Pour un pompier, "on décale !" signifie aujourd’hui sortir promptement de la caserne. Au début du XXe siècle, apparaissent les premières voitures attelées pour se rendre plus rapidement en intervention. Les chariots sont garés sur un sol légèrement en pente. Des cales sont disposées devant les roues pour les immobiliser. On les enlève pour accélérer le départ. Toute cette vitesse fatigue et sous les yeux du soldat du feu se dessinent les cernes. Cernes ? cernes de croissance, anneaux de croissance du tronc de l’arbre ? Pas d’égarement. C’est encore un jardinier facétieux qui a posé près de la cale son « tabouret de bois tuyau de pompier ». Du pratique au poétique.
For a fireman, « on the move!” today means to immediately leave the barracks. At the beginning of the twentieth century appeared the first coupled cars, which allowed firemen to arrive more quickly to an operation. The wagons were parked on slightly inclined terrain and wheel chocks were placed in front of the tires to keep them from moving. When there was a fire, the chocks were removed to accelerate the departure. All this speed is exhausting, and dark circles begin to form under eyes of this soldier of fi re. Dark circles? Dark circles of growth, like the circles of growth on the trunks of trees? Let’s not get carried away. Another facetious gardener has placed his “wooden stool fi remen’s hose” close to the wheel chock. From practical to poetic.
Gallé, Daum, Gruber. Autant de grands noms d’artistes dont l’héritage est encore bien présent à Nancy, au Musée des Beaux-Arts, au Musée de l’École de Nancy ou à la Villa Majorelle. L’année 2022 a été déclarée « Année Internationale du Verre » par les Nations Unies. Nancy, terre de création verrière, s’associe à cette célébration. Et l’Éphémère, en un clin d’œil scintillant et végétal, fusionne avec le verre, le chauffe à blanc, à vert. Galle, Daum, Gruber.
As many big name artists whose legacy is still very present in Nancy at the Fine Arts Museum, at the School of Nancy Museum, or even at the Villa Majorelle. The year 2022 was declared the “ International Year of Glass” by the United Nations and Nancy, land of glass creation, is joining in this celebration. The Ephemeral Garden, in a scintillating vegetal wink, fuses with the glass, from whitehot turning to green.
2 600 m2 de surface totale
194 mètres de périmètre
13 scènes végétales
250 assises
177 mètres de barrière
582 m2 de gazon
40 m2 de platelage
22 stères de bois
335 mètres de cordons lumineux
240 spots
25 bassins
18 bacs résine plantés
31 m2 de tapis de végétaux
51 mètres de boudin de coco
57 bacs résine plantés
31 m2 de tapis de végétaux
64 jardinières
420 mètres de bordures
17 500 végétaux dont 42 arbres
30 partenaires
2 600 m2 of total garden area
194 ml of garden perimeter
13 plant scenes
250 seats
177 meters of fences
582 m2 of grass
40 m2 of decking
22 cubic meters of wood
335 meters of rope lights
240 spotlights
25 basins
18 resin planters
31 m2 of mats for vegetation
64 Jardinières
420 meters of borders
17 500 plants including 42 trees
30 partners
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